- En 2009, la prévalence de la VCF est de 62,8%, essentiellement urbaine et augmente avec la précarité socio-économique. 10 ans après, elle est de 57%, qui se répartit entre milieu urbain à 58% et milieu rural à 55%. (ENPVEF 2009, 2019)
- Dans les villes marocaines, la VCFF dans les lieux publics (atteintes à la liberté individuelle et les violences sexuelles, non compris le harcèlement sans attouchement)… touche toutes les tranches d’âge et toutes les catégories sociales :
* 66,3% parmi les célibataires, 46,3% parmi les divorcées, 33,4% parmi les femmes mariées et à hauteur de 27% pour les veuves
- 73% des Marocaines et 55% des Marocains pensent que les VCFFs ont augmenté, même si le taux global des violences rapportées par les filles et les femmes au cours des 12 derniers mois, toutes formes et tous contextes confondus passant de 62,8% en 2009 à 57% en 2019.
- Toutefois, les violences économiques et sexuelles ont fortement augmenté passant respectivement de 8% en 2009 à 15% en 2019 et de 9% à 14 %.
1. Les femmes sont exposées essentiellement aux violences psychologiques, physiques et sexuelles dans les lieux publics. Ceci limite leur liberté de mouvement, de jour comme de nuit et freine leur jouissance de leurs droits fondamentaux (santé, éducation, emploi, etc.).
2. Les femmes endossent seules la responsabilité de leur sécurité dans les lieux publics, devant l’indifférence des gens dans la rue qui interviennent exceptionnellement en cas de violences verbales ou physique, voire plus;
3. La majorité des survivantes à la VFG préfèrent le silence et ne réagissent pas à ce qui leur arrive par crainte de ne pas trouver d’écoute, d’être accusées par leur environnement ou de peur que ce qui leur est arrivé aura des répercussions négatives sur leur vie, leur famille et sur leur avenir.
Le taux de prévalence dans les universités, grandes écoles ou encore instituts de formation et de recherche, des publics ou privés est de 24,2% (ENPVEF 2019) . L’espace universitaire ne se distingue pas de son environnement social en matière de :
- Maintien des inégalités entre les sexes à cause des stéréotypes Genre qui prévalent dans la société,
- Perpétuation de pratiques/actes déplacés voire discriminatoires,
- Rapports de pouvoir pouvant conduire à des actes de violence,
- Mise en danger de l’intégrité des personnes et du déroulement de leurs études ou de leur carrière.
1. Les formes les plus courantes de violence auxquelles les enseignantes sont confrontées à l’université sont les violences verbale et physique des étudiants en particulier pendant la période des examens, mais aussi les barrières explicites ou indirectes (plafond de verre) qui entravent leur accès aux positions d’encadrement et différents échelons de pouvoir.
2. En plus de la violence politique, intimidations verbales et organisation de procès estudiantins avec sanctions qualifiées par les enquêté(e)s d’arbitraires et injustes, la forme de la VFG la plus répandue à laquelle les étudiantes sont exposées est le harcèlement sexuel qu’exercent sur elles les enseignants au sein même de l’université.
3. L’attitude ou le comportement des victimes de VFG à l’université, oscille entre esquives, soumission et refus de dénonciation, par peur de scandale, de vengeance, ou d’être mises à l’index : leur silence constitue la 1ère règle.
4. Face à l’absence de dispositif interne de prévention et de sanction du harcèlement sexuel au sein des universités, les enseignants malveillants profitent souvent du pouvoir que leur procure leur statut sur les étudiantes pour les harceler sexuellement : L’impunité est la 2nde règle.