EN TUNISIE

Violence Contre les Femmes/Violence Fondée sur le Genre

 

- En 2010 (ENVEFT), la prévalence de la VCF est de 47%, essentiellement familiale, plus élevée chez les femmes rurales et non instruites et chez les femmes divorcées.

- En 2016 (CREDIF), les tendances changent: 53.5% des femmes disent avoir subi une forme de violence dans un espace public , avec une fréquence plus élevée chez les célibataires et les fiancées suivies par les mariées et les divorcées (50%),

- La VCF intervient en majorité dans les moyens de transport (toucher par les passagers), dans les rues (violences sexuelles) ou dans les espaces administratifs ou professionnels (violences psychologiques ) .

- En 2018 (MICS), 14,9% et 19,9% justifient la violence physique du mari frappe dans au moins 4 circonstances : désobéissance, négligence, remise en cause de ses opinions et refus des rapports sexuels

- En 2018 (MS/DEP), 74,5% femmes déclarent ne plus se sentir en sécurité quand elles marchent seules après la tombée de la nuit dans leur quartier, contre 95,5% des hommes

 

La VCFF/VFG dans l’Espace Public

Si Sousse accueille une importante population de différentes régions pour le travail et les études en plus de sa et sa caractéristique touristique, les trois catégories de la famille universitaire des deux sexes

1. L’espace public représenté comme hostile et dangereux pour les femmes,

2. La rue est perçue comme dangereuse, risquée, mélangée et souillée pour les femmes, suivie par les moyens de transport pour la brutalité qui y est exercée comme en témoignent les jeunes étudiantes,

3. Aucune d’entre elles n’a été épargnée par une agression au moment de sa circulation et dans sa mobilité, notamment sur les lieux de transit.

4. L’espace public est rarement « utilisé » pour les moments libres ou les divertissements…

La VCFF/VFG dans l’espace Universitaire

- En 2016 (CREDIF), parmi les 65,000 étudiantes et élèves de l’échantillon total, 80% déclarent avoir subi des violences,

- Au sein de l’espace universitaire, la prévalence de la violence physique est de 19,2%, de 10,9% pour la violence sexuelle et de 64% pour la violence psychologique

- Dans deux cas sur trois (2/3), les auteurs de violence sont des camarades masculins ; dans 15% des cas, un membre du personnel administratif de l’établissement at dans un cas sur 5, (1/5) un membre du personnel enseignant

- Les femmes qui ont suivi des études supérieures ont été plus victimes de violences que celles qui ne sont pas allées à l’école (76% contre 26,3%).

 

1. Les premières violences identifiées à l’université sont les conflits politiques qui alimentent l’agression entre les adversaires et empoisonnent l’ambiance générale avec une surveillance étroite des étudiantes et de leurs libertés

2. Quelles que soient les tactiques utilisées, le harcèlement est ancré dans la relation pédagogique avec les étudiant(e)s subordonné(e)s et s’articule autour du pouvoir de l’évaluation, l’abus de pouvoir et l’instrumentalisation de l’autorité qui se manifeste tant avec les étudiantes qu’avec les collègues enseignantes.

3. Pour diverses raisons, pression et soumission aux codes sociaux, culpabilisation ou culpabilité, menaces ou chantage, les victimes de VCF et de harcèlement sexuel ne se plaignent pas et ne portent pas plainte, intériorisent et banalisent, voire justifient et/ou excusent cette violence : Le silence est la norme.

4. Fondé sur l’immunité, l’espace universitaire se croit protégé mais la discrimination, le sexisme hostile ou bienveillant voire la violence à l’encontre des femmes toutes catégories confondues (corps administratif, corps académique, étudiantes) : L’impunité est le second fondement.